20 octobre 2004

Cette fois ils sont venus avec leur conjoint

 


 

Cette rencontre fut amicale et, comme toutes les autres fois, couronnée de succès. Nelly et Zizi étaient accompagnées de leur conjoint. Liliane a survolé mers et océans pour nous rencontrer et nous présenter Albert, son époux. Canadien, son parler est très chaleureux, néanmoins il faut se bien cramponner pour le comprendre…..

 

Anecdotes et "tracasseries"prises au cours de la journée.

Monsieur Corbeau, dit le grand Corbeau, avait construit dans la forêt, au moyen de quelques vieilles planches ainsi que des branches, une cabane afin de se préserver de la pluie et des grands froids. L’époque n’était pas toujours à la solidarité et quelques jeunes se plaisaient à démonter à tours de bras l’abri du vieux Monsieur. Un jour même ils y mirent le feu.

Le travail de cet homme consistait à vider le sable que la rivière amenait dans un creux. Ce creux avait été prévu à cet usage. Le sable récolté était ensuite utilisé pour des travaux de construction. Par la suite, la société de développement et les villageois aidés financièrement par la commune de Montreux, ont créé une piscine.

 Canard avait pour tout logement une sorte de grotte près du ruisseau qu’il avait tenté de rendre confortable. C’est là qu’il se terrait. Une nuit, où la faim le tenaillait sans doute plus que d’habitude, il fut surpris à voler des pommes de terre dans le potager  de Monsieur Mury, le papa de Richard. Le brave homme comptait sur les quelques plans de patates qu’il avait plantés pour nourrir sa famille. Il attendait patiemment qu’elles soient assez grosses pour en profiter au maximum, car plus longtemps on les laissait dans la terre, plus elles grossissaient. Et maintenant, alerté par son fils, le père les voyait dévaler le long de la pente, car Canard, surprit en flagrant délit de maraudage, tout en s’enfuyant perdait les pommes terre qui roulaient derrière lui, comme pour le suivre. Ceci rendait encore plus furieux le père de famille qui, courant après ses patates, les récupérait une à une et jurait contre ce pauvre mécréant.

 Nos deux hommes, avec le peu d’argent qu’ils recevaient grâce à de petits travaux, allaient « au café du Pont »  tenu à l’époque par la famille Fracheboud. C’est là qu’ils trouvaient un peu de chaleur physique mais également d’attention et de réconfort.

Les samedis soirs ils y rencontraient Monsieur Jaton dit « le père Jaton ».

Le père Jaton logeait dans une pièce et une cuisine que mes parents lui louaient 10 francs par mois. Bûcheron, il travaillait dur et bien entendu gagnait juste de quoi survivre. Son seul loisir était, le samedi soir, de se rendre au café du Pont.

Max,  le fils du tenancier se souvient et raconte :

Lorsque le père Jaton, aviné jusqu’à plus soif, prétendait que plus les heures passaient, plus les verres devenaient petits.

A la fermeture il rentrait chez lui et avait alors bien de la peine à retrouver son logis. Arrivé près de chez lui, il avait soin d’appeler ma maman pour lui ouvrir la porte. Pas très disposée à se lever, maman tardait à répondre et lui envoyait un de mes frères. Le père Jaton expliquait à mon frère que la clé se mettait dans un trou et qu’il fallait avant tout chercher le trou….

Zizi se souvient et ajoute :

Depuis le bas du village on l’entendait déjà appeler ta maman.

Il disait: Augusta, Augusta,  té pas là ? Hé bin merde …

 

De Suède Jacky écrit :

La foire de Brent était une vraie fête pour moi. Nous ne manquions pas, Louis Monod et Georges Laüffer, de faire quelques tracasseries, nous nous étions mis d’accord pour basculer l’échafaudage d’un vendeur de biscômes. Résultat, la marchandise atterrit sur le trottoir et avec empressement nous nous proposions de donner un coup de main pour le ramassage et, bien entendu, d’en enfiler un dans notre poche.

En ce temps là nous avions des pistolets à bouchons comme munition. A la place des bouchons nous mettions des pétards. A l’occasion de la foire nous placions les pétards sur la voie du CCB (Tram, ou « traclait », qui reliait Clarens à Chailly et à Blonay). Je vous laisse imaginer le résultat, un « chambard » à vous casser les oreilles.

 

A l’an prochain !

Lausanne, automne 2004.

 

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