Acte 2…

Les  environs de l’école  ont bien changé eux aussi. A droite, à gauche, même en face de l’entrée du collège les maisons ont poussé comme des champignons et  la végétation est beaucoup plus dense. Dans la cour du préau, le tilleul déjà presque centenaire à l’époque, a pris maintenant  une centaine de plus, le voilà bicentenaire, cela ne rajeuni personne …...

Finies donc les descentes en luge en bas du grand talus situé devant la porte d’entrée de l’école pendant la récréation …  Ces récrés là, semblaient trop courtes à notre goût et, pourtant, notre maîtresse au grand cœur, avait pris soin  d’en oublier un peu l’heure car les hivers enneigés ne duraient pas très longtemps.

Dommage oui, par contre plus aucun danger qu’un enfant s’écrase contre le mur de l’école faute de freiner à temps comme ont  eu à faire la malencontreuse expérience, Liliane et  Zizi,   

 

 

Une,  deux photos,  nous voilà partis faire le tour du village. Lucie et Zizi n’ont rien oublié. Zizi nous renseigne sur le passé mais aussi sur la vie actuelle au village. Bien entendu là aussi tout a changé. Les granges d’alors et même  la pension sont devenus  maintenant des appartements où logent les enfants et les petits enfants  des parents que nous avions bien connus.

Zizi  demeure à Genève mais a gardé de solides attaches à Brent. Elle revient régulièrement  dans la maison paternelle qui lui sert maintenant  de pied à terre lorsqu’elle décide de venir avec son mari, ses enfants et petits enfants à la foire de Brent en novembre.

De 500 habitants que nous étions en 1939 le village s’en enrichis de 2 ou 3 centaines d’âmes nouvelles, le village vit alors à un rythme beaucoup plus actif.  

Denise : J’ai revu la maison dans laquelle je suis née et où Richard a vécu  quelques années après moi.  J’ai vu l’arbre contre le mur du voisin qui, toute petite, me fascinait. Je le trouvais vieux, très vieux et  70 ans après  il me semble qu’il n’a pas pris une ride.  Il m’a fallu toutes ses années pour connaître enfin son nom et,  grâce à la propriétaire actuelle de la maison qui fut la mienne et celle de Richard elle m’apprit que c’est un Bignonia.   

 




Nom latin : Campsis radicans
Nom commun : bignone
Plante grimpante caduque
Trompettes du soleil
Véritable grimpante à la végétation spectaculaire, la bignone se pare d’une multitude de longues trompettes orangées ou rouges, portées en bouquets durant l’été. C’est assurément une des lianes décoratives les plus intéressantes pour la période estivale, à condition de pouvoir lui offrir un maximum de soleil.

Acte 3 …  

Notre promenade étant terminée, retour à Chailly, où la table est dressée et nous attend pour le souper. Là il faut souligner l’accueil de l’hôtelier parfait et  digne d’un «  plusieurs étoiles ».

Notre maîtresse ne souhaite pas se joindre à nous pour le souper, elle nous exprime sa joie d’avoir participé à ces retrouvailles et nous lui faisons part de notre joie égale à la sienne de nous être retrouvés.

Peu avant son départ elle se renseigne auprès de Nelly O  
Nelly O, as-tu un frère ?  
Nelly O : oui pourquoi ?  
La maîtresse :   Et bien je me souviens que lorsque ton frère est né ton papa  était tellement heureux et fier qu’il avait payé une tournée à chacun des élèves et des parents qui participaient ce jour là à la course d’école….   
Nelly O n’est pas étonnée connaissant la sensibilité et la générosité de son papa.

En la saluant chacun y va de son compliment, Max lui dit :  
 
"Au revoir maîtresse" elle, de lui répondre ... Sais tu la différence qu’il y a entre toi et moi ?  Bien non dit Max ! Moi j'ai été ta maîtresse mais tu n'as jamais été mon amant .... 

Voyez, notre instit ne manque pas d’humour :- ))))

 Facile devant un bon repas  de se souvenir, aussi voici quelques anecdotes les plus amusantes racontées autour de très  bons  filets de perche de Clarens et d’un petit vin de Montreux.  

Richard et Pierre Vincent avouent enfin que le chien de la maîtresse ne se détachait pas tout seul ….Avant d’entrer en classe l’un des deux allait le détacher en prenant soin de ne pas être vu, ensuite,  le voyant passer de la fenêtre,  l’un des deux garnements signalait la présence du chien et la maîtresse invitait les deux enfants à aller le rattraper. Les garçons avaient réussi leur coup, au lieu de le rattraper il lui faisait peur et l’éloignait plus encore. Leur but était alors atteint… ils avaient gagné une heure d’étude.

Zizi se rappelle :  
Une fois plus âgés  nous changions de collège. Dans le village de Chailly nous avions un maître, capitaine dans l'armée ce qui signifiait que les ordres… Il connaissait....  
Rutz, un élève du genre ; grand, fort et  rebelle, ayant mérité une correction,  furieux le régent tente de lui donner un coup de pied au derrière. Le chenapan assez  malin,  évite le  coup de pied  du prof, qui  vient alors atterrir sur les fesses de la malheureuse Zizi.

En s’esquivant  Rutz glissa et entra dans une porte vitrée. L’affaire prit alors une allure de drame car, en enfonçant la vitre, la veine du poignet du gars fut sectionnée. Bien entendu  plus personne ne riait.  Rutz fut transporté d’urgence à l’hôpital et …. Le malheureux Q de Zizi  bleui par le coup de pied du « régent »  resta douloureux plusieurs semaines. 
Cela aurait pu bien mal tourner pour le maître, mais dans ce temps là les profs avaient encore des droits et le maître ne fut pas inquiété.  
J’ai demandé à Zizi si l'instit s'était au moins excusé, oui me dit elle … Mais j'ai qu’en même senti mes fesses pendant longtemps.

Loulou est décédé, mais Zizi se souvient bien.
Les élèves de Brent n’étaient pas toujours très appréciés par les maîtres des autres villages et Zizi fut vite le souffre douleur du régent de Chernex.  
Revêche, et pas très commode, il passa ce jour là  sa mauvaise humeur sur la joue de Zizi en la triturant jusqu’à faire pivoter la peau de la joue entre ses doigts. Aussi  la pauvre Zizi en hurla de douleurs.  
Loulou, paysan de 15 ans fort et bien baraqué, attendrit pas la souffrance de Zizi, prit le maître par le collet et le somma de la lâcher. L’affaire aurait pu se terminer là, mais non. Loulou ne supportant pas l’injustice décida de donner une bonne leçon au régent. A la récré suivante il empoigna le jeune et gringalet fils du régent par les 2  pieds et le pendit sur un tas de ronces en criant au maître : si vous touchez encore une fois Zizi je lâche votre gamin dans les ronces.

Brave Loulou on imagine bien la situation et si de là haut tu nous entends, et bien  bravo !  

Jean-Jacques se rappelle.  
Son père avait des vignes qui étaient traversées par la ligne du MOB. A la saison des vendanges le wattman,  maintenant on dit pilote de train, ralentissait la vitesse de son train et les vendangeuses pouvaient, chaque  passage,  tendre ainsi des grappes de raisins au conducteur .  
Quelle poésie dans ce geste qui, de nos jours, nous ne pouvons pas imaginer.  Il en est de même avec les descentes de luges en bas le talus en face de l’école, ou en bas le « Cheval Blanc ». Rien n’est plus pareils, plus d’hiver enneigé, plus de train et finies alors ces petites joies qui nous laissaient le temps de vivre et d’admirer.

 

De Montréal,  Liliane a visité le village de Brent par l’intermédiaire de la page du site http://www.denisew.ch/  réservée à «  Mon village ». 

 

Sa grande émotion fut de découvrir l’église où nous nous rendions à l’école du dimanche.

Elle se souvient : Lorsqu’il y avait un mariage célébré dans la chapelle, nous attendions les mariés sur la petite place et, à la sortie, ils nous lançaient des bonbons. Elle raconte que les grands  piétinaient les mains des petits et qu’elle-même se trouvait bien entendu dans ces derniers.

Malgré les mariages moins nombreux de nos jours, cette coutume est toujours pratiquée.

 

L’heure du départ approche, la journée a passé beaucoup trop vite mais chacun est très heureux d’avoir profité de ses retrouvailles.

Embrassades, promesses de se revoir, chacun reprend le chemin de sa maison avec plein la tête de bons souvenirs. Si la plupart sont restés dans la région il en est pas de même pour Zizi et Denise. Richard les accompagne  à la gare de Montreux car l’une demeure à Lausanne et l’autre poursuit son voyage jusqu’à Genève où l’attend sa famille.

 

A l’an prochain …..d.wm 2002

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